mardi 16 mars 2010

Un corps sans squelette

Je marche et dès qu'un voile de vent se pointe, je m'envole. Le seul qui a son ombre dans le ciel, c'est à ça que l'on me reconnait. Je vous vois en tout petit et ris de tout encore plus fort que d'habitude. Je joue à cache-cache dans les nuages, je les compte et parfois je les commande pour ne pas qu'il fasse trop gris. Selon mon humeur. Je m'envole, mon corps se courbe selon son souffle, je suis comme un linge mouillé, un drapeau brandit. Je me confonds avec les oiseaux, ce sont mes copains. On discute de tout et de rien, on jacasse. C'est drôle comme ils sont bavards. Je prends parfois des vacances sur le soleil. On y est bien, on y bronze avec mes amis pigeons. Mais il n'y a pas la mer dans le ciel, c'est regrettable. J'ai déjà loué plusieurs fois la lune pour me servir de hamac quand l'envol me fatigue. Faut dire qu'elle est confortable. Je n'ai jamais eu à mon plaindre. Je vis bien là haut mais parfois il me faut remettre les pieds sur terre.
(Pierre, la tête dans la lune, les pieds sur terre.)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire